Les porteurs
C. Kueva
Thierry
Magnier 2017
Résumé : Dans le monde où vit Matt, les enfants naissent
hermaphrodites et choisissent à 16 ans leur sexe.
Dans 3 mois, Matt choisira « garçon »,
il en est convaincu.
Pourtant, il se révèle être
un porteur, une déficience qui le condamne à demeurer ni homme, ni femme.
Matt
va peu à peu ouvrir les yeux sur cette société
qui n’est pas celle qu’il croyait.
Mon avis : Cela faisait longtemps que je n’avais pas
lu une dystopie qui me plaise et me donne envie de lire la
suite (après les fail d’Insaisissable et d’Uglies). Mais « Les Porteurs »
m’a convaincu (et
c’est du Made In France, pour ne rien gâcher
^^).
Le
début commence assez lentement. Il y a une certaine gêne. Nous sommes tenus à l’écart
de Matt et de ses amis et nous comprenons plus
tard que c’est parce qu’eux même ne se connaissent
pas bien. Mais peu à peu, nous sommes happés par
le récit.
Le
panel de personnage est très complet. Toutes les
facettes de cette société futuriste sont représentées.
Matt
porte l’intrigue sur ses épaules. Nous apprenons à le connaître au fil des pages. Derrière
son côté décidé et « gros dur », se cache
un adolescent qui se questionne sur ce qu’il est, sans vraiment s’en rendre compte.
Gaëlle
est un personnage assez étrange. Elle est très conformiste parce qu’elle fait partie de ceux
dont le choix du sexe est une évidence. Mais
d’un autre côté, elle est très curieuse et elle cherche à comprendre ce qu’il se passe derrière cette
société. Elle est assez agaçante au premier
abord mais elle possède quand même un grand
nombre de qualités.
Flo
représente l’indécision, la faille de la
société. Il est plutôt mystérieux et j’aurai grand plaisir à le retrouver dans les prochains
tomes pour en apprendre plus sur celui-ci.
Lou
est un bon élément perturbateur, il ajoute une pincée de romanesque très plaisante.
Du
côté de l’écriture, la plupart des chapitres ont
Matt pour narrateur et les autres sont écrits à
la 3ème personne. Cela permet à la fois d’avoir une opinion sur les
évènements et un personnage auquel s’identifier mais aussi un point de vue
extérieur sur cet univers.
Le
livre porte sur le thème de la quête identitaire
et du choix de sexe mais ce n’est pas trop appuyé. C’est avant tout une dystopie et comme toute
dystopie, elle cherche à dénoncer un élément de
la société : l’identité sexuelle (même si certaines échouent lamentablement en s’enlisant dans les clichés).
Le thème n’est pas déballé sur un plateau, c’est plutôt subtil mais ça marche.
Ce
thème est vraiment important à mes yeux et
commence à s’épanouir en littérature jeunesse
(et c’est cool) mais c’est la première fois que
je le vois sous forme de récit de
science-fiction. Ça change et ça permet aussi de
faire un récit moins « leçon de vie ».
Le
seul point négatif est pour moi le rythme. De
fait, le livre commence très lentement,
l’introduction est assez longue. Mais vers la
fin, tout s’emballe, les révélations s’enchainent. A peine le temps de s’habituer à une des
révélations, une autre nous tombe dessus !
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